Friday, July 21, 2006

comment en quelques jours nos vies d'avant n'existent plus

Aujourd’hui, en pleine guerre, on est passées chez g, le dj. Pour le filmer en train d’expliquer pourquoi il ne pouvait pas se rendre a une rave en jordanie… la guerre ces deux derniers jours est assez abstraite, même après le passage sur des lieux d’explosion, filmes. Alors évidemment le premier truc bien de cette guerre de juillet c’est que ça me forge un peu mon arabe : je lis de mieux en mieux… et je capte quelques petits concepts grammaticaux au passage…
Cet après midi, donc, après être passées chez Ly, qui est ma première réfugiée officielle depuis que sa maison est en zone bombardée – par erreur ou par malveillance c’est un débat - prendre ses affaires dans des nuages de fumée toxique bien qu’invisible, on a été chez sa mère, qui m’a lu dans le café. Elle m’a dit plein de choses apaisantes mais vraies…Vu. Apres ça donc, ce petit passage un peu tantesque, on passe chez moi – volets fermés, frigo squatte, placards vides- puis chez Da, mon voisin qui aime les reptiles en fond sonore. Il ne veut pas quitter la ville, enfin pas pour la montagne en tous cas – moi je suis a la montagne, et je me sens revenue dix ans en arrière, au temps ou mes parents pouvaient m’appeler a n’importe quelle heure pour me demander dans quel état je suis… - bref, donc Da qui ne veut pas quitter la ville attend son visa pour l’egypte, ou toute sa boite se délocalise. La mienne – on est 3 – se délocalise en partie a milan. Je pense que je vais moi me délocaliser a prague. Vivre avec mon amoureux un peu. Etre serveuse. Changer d’existence. Radical. Donc bref, on est chez lui, et on a une camera, alors après avoir filmé quelques imbécillités et trous d’obus, on décide de profiter du calme bombardatoire de la journée pour la faire, cette interview de G, pour la jordanie. G, Ly et moi c’est une grande histoire. On est juste deux fans historiques, Ly et moi. Souvent au premier rang. Jusqu’aux premières lueurs de l’aube. Donc on est très excitées à l’idée d’entrer dans l’antre de tant de talent. A l’américaine, on piaille un peu, on fait des manières de pétasse, mais l’air est un peu lourd, on ne peut juste pas éviter ce sujet, qui part, et ou, et quand, et est ce qu’on reste ou pas. Et tout le monde a raison, c’est bien et noble de rester, c’est notre pays, il a besoin de nous, mais c’est aussi bien de partir quand on travaille dans des domaines comme les nôtres - pub et night life – qui seront juste les derniers a redémarrer. Est-ce qu’on peut, a 30 ans, attendre encore 5 ans que le pays aille mieux ? Est qu’on n’a pas un peu le droit a un bonheur possible dans la durée ? Un espace temps stable ? Lourdes questions. Egayées par le projet fantaisiste qui va nous transformer en millionnaires : du porn libanais. Mais la encore on se heurte a l’éternelle habilite a parler mieux que faire des males libanais. Je regarde G, dans son marcel blanc, et son cul et ses mollets beaucoup plus gros que je ne pensais, parler de porn, et j’ai une envie folle de lui bouffer la barbe, de l’attraper par la peau du cou, qu’il a rose et tendre, et de lui fourrer les épaules entre mes cuisses. Dans son studio minuscule, d’où il peut voir sa mère cuisiner, je me demande comment gérer un couple et les envies de sexe sauvage qui m’assaillent. Est-ce qu’il existe des clauses sur la fidélité en temps de guerre ? a part que bien sur il est des choses qui ne se racontent pas, est ce que le fait d’être en couple, ce qui veut dire y croire, m’interdit complètement tout dérapage ? Ou ça commence tiens un dérapage ? J’ai découvert que ma maison n’était pas vraiment un refuge efficace un samedi, bien avant tout ça, il y a bien deux semaines. Après avoir passé de longues soirées jeudi et vendredi, je suis chez moi, déterminée a passer la soirée au lit, notamment parce que je rentre de la plage, que je n’ai strictement rien mangé – un peu chimiquement aidée il faut dire – et que j’ai BESOIN de repos, Da m’annonce qu’il a des champi, et qu’il y a une soirée, a une plage. Et me voila, avec Ly, à cette soirée d’homos, ou G officie bien sur, à rigoler comme une idiote au ventre plat, sur un baldaquin en vinyle blanc. Dire que tout ça c’est fini. Plus de plages, plus de beaches parties. Plus d’afters. Plus d’amis a portee de téléphone. Déjà la on est tous chacun dans sa montagne, ça fait une semaine que j’ai pas vu Ay, elle me manque la bougresse. On est de nouveau des enfants, mais stressés et angoissés, avec des décisions d’une vie à prendre dans les semaines qui viennent. On se bourre de bouffe et d’ennui. Les nuits commencent tôt, on dort trop, faire deux petites choses nous fatigue, le manque de routine tue. Y a que les moustiques qui sont contents.

5 Comments:

Anonymous Anonymous said...

(Mabrouk pour le blog, un des vertus de la guerre :D )

4:59 PM  
Anonymous Anonymous said...

sahebteh, j'aime ecouter tes mots et tes recits...
A + de mots mais moins de guerre j'espere

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Anonymous Anonymous said...

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10:27 AM  

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