Thursday, January 04, 2007

007

beyrouth est une ville evolutive.
il suffit d'en partir une semaine pour retrouver les rues changees: une nouvelle couche d'asphalte par ci, une nouvelle joura par la (la joura est un trou dans la chaussee surgissant en une nuit, dont la profondeur varie entre 10 et 75 centimetres, aux bords tellement mechamment denteles qu'on accuse frequemment les reparateurs de pneus d'en etre a l'origine), une canalisation en fuite qui transforme la rue en ruisseau, des travaux - de preference pharaoniques, non indiques et qui bougent constamment, des boursouflures de ciment et des beances dangeureuses qui montrent les dessous pas chics de la ville....


apres une semaine a berlin, 5 degres et un peu de neige un jour, je rentre a beyrouth, 19 degres, pour tomber malade et porter 8 pulls dans la maison pour me proteger de ce froid humide qui suinte des murs directement dans mes os... je rentre aussi pour apprendre que la moitie des projets qu'on avait en suspens sont toujours dans les limbes. l'atmosphere autour de moi est a la fatigue, mais je pense que c'est surtout du a la violence des fetes que mes amis ont passees.

pour ma part, j'ai ete tres etonnee qu'a berlin, une ville si terroristement ecolo qu'a l'aeroport une femme a ete repecher un emballage que j'avais jete dans le mauvais compartiment, les gens n'hesitent pas a tirer des feux d'artifice pendant une vraie demi heure, laissant les trottoirs couverts de 10 bons centimetres de dechets en papier glissants... j'ai surtout decouvert la ville la plus agreablement vivante d'europe, une ville immense, celle dans laquelle je vivrais volontiers, entre mon amoureux et un fer a souder dans un petit atelier au fond d'une cour...

c'est drole, j'essaie d'honorer les traditionelles prises de bonnes resolutions, mais l'air ambiant a reussi a eradiquer ma tendance naturelle a l'optimisme. je pense que le fait de n'avoir aucun projet clair au boulot, et aussi d'avoir deja vecu en 6 mois deux fois cette meme scene d'annulations en rafales a cause de la situation, y sont pour beaucoup.
du coup la seule promesse dont je suis capable est: pas de paresse, bricolagement parlant du moins.
corollaire immediat: j'ai 39 de fievre, et j'essaie de terminer une lampe. je n'ai meme pas la force de tenir ma pince, je perds un temps fou a essayer de desengager pacifiquement mes 8 pulls du grillage de ladite lampe, mais ridicule et tetue je m'obstine.
evidemment une heure plus tard j'ai commence autre chose, et maintenant le salon est plein de perles et de plumes, et de bouts de feutre et de grillage inutiles et inassemblables et a recycler.
et en vertu de mon inflexible voeu, j'ai pris mon tricot chez mes parents - amplitude thermique: 10 degres et 5 pulls- ou je beneficie du statut de refugiee maladique....evidemment depuis tout a l'heure j'essaie d'echapper a la pression de productivite dans laquelle j'entends me maintenir cette annee en faisant mille autres choses autrement plus vitales (panadol - kleenex - sirop - clope)...

a la tele, un documentaire sur des ultra religieux israeliensqui choisissent de devenir laiques, en hebreu sous titre qu'evidemment j'ecoute au lieu de regarder. le seul moment ou je me concentre une seconde dessus, je vois un arbre taille au carre, au bord d'une rue, exactement comme ceux qu'on peut voir dans certaines avenues beyrouthines des annees cinquantes, et au caire et en syrie. je me demande si c'est une mode propre a la region, ou un heritage des mandats, ou une mode d'epoque, et j'essaie de me souvenir d'un autre pays ou ca se fait, cette taille au carre, mais je ne trouve pas...

1 Comments:

Blogger marcel said...

holla
rendez vous sur jewisheritage
a bientot
marcel

11:13 PM  

Post a Comment

<< Home