Wednesday, January 24, 2007

hier aujourd'hui... demain?

Ce matin, je me demande où vont aller toutes ces pierres et ce sable et ces débris qui ont servi aux barricades… d’ailleurs, d’où viennent ils ?
Est ce que ce serait le recyclage des gravats de la guerre, auquel cas on ne pourrait pas taxer celui qui les utilise accompagnés de pneus à la calcination cancérigène d’anti écologisme ? Les débris des ponts avaient déjà servi à en bloquer les accès après la guerre…
Je vois déjà les filaments gris bleutés des résidus de pneus flotter dans le fond marin libanais, algues plastiquo toxiques pour poissons hydrocéphales.
Les rues, déjà pur patchwork d’asphaltes différents, sont par endroits un peu fondues, et encore fumantes.
Apres ce qui ressemble à une agression, je m’interroge sur ce que je veux de ce pays. Pourquoi j’y suis encore. Apres tout je ne suis libanaise du Liban que depuis 10 ans, j’ai mis 3 ans à vraiment me sentir appartenant à ici, peut être que je pourrais vite oublier ? Et devenir quoi après ? Apatride internationale ? Émigrée à vie ?
J’ai la désespérante intuition qu’en fait le seul problème du Liban, c’est qu’il est trop petit pour tous ses habitants, et ses hommes politiques uniquement préoccupés par le volume de leurs vols. Les libanais à l’étranger s’entendent toujours super bien, quelle que soit leur origine / religion/ rite/ village / famille / clan / obédience / fortune etc., parce qu’ils ne sont pas obligés de se voler les uns les autres et se marcher dessus dans une intolérance grandissante en clamant que ce sont eux les plus miséreux pour exister.
Hier j’ai vu un fantôme en armes, aujourd’hui tout le monde est gris.

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