Tuesday, February 06, 2007

apres la pluie?

L’autre soir, avec mon petit frère, on s’est demandé à quoi tenait notre patriotisme. Qu’est ce qu’on aime vraiment au Liban qu’on ne pourrait trouver ailleurs? Les beaux paysages, les falaises qui plongent dans la mer ? Trop tard. Tout ce qui reste c’est des montagnes crevassées de carrières, lacérées d’asphalte, purulentes de ciment, leur seul lien à la mer c’est les égouts.
Oui mais Beyrouth. Parlons en: entre deux grues et un parking, il reste certes quelques arcades, reconstituées à l’identique en béton armé, et des voitures des voitures des voitures et pas assez de place pour elles…
Les quelques coins encore un peu sauvages du pays sont plus que menacés par une urbanisation encore plus sauvage qu’eux, ou tellement enrichis d’uranium appauvri qu’il vaudrait mieux en faire don à des labos de recherche atomique… à un moment on a aimé la liberté, la folie téméraire, l’absence de limites de ce pays en définition, l’exagération et la vitesse de notre vie ici. Entre le Babylone et la fac on allait à la découverte de chaque impasse de la ville, en plus à ce moment la les routes n’arrêtaient pas de changer, le centre ville était un monstrueux mille feuilles en chantier, on « faisait des tours en voiture » partout et encore plus loin… la gourmande agitation de ces jours la me manque.

Quelques jours plus tard, alors que j’essaie d’organiser quelque chose de « chouette » pour mes 30 ans, je m’aperçois que mes choix tiennent compte des ponts détruits, et des embouteillages afférents, que je n’ai pas envie d’infliger à mes amis. Etouffement. D’ailleurs ai-je bien envie de faire la fête ?


Les orages d’hier et d’aujourd’hui glacent le ciel et le vent, inondent mon appartement - éparpillement de serpillières - et font bien rentrer dans le sol toutes ces poussières qui croupissaient, hésitantes, dans l’atmosphère grise des derniers jours. Curieusement, c’est le moment où la ville est la plus jolie, masquée par la densité de la pluie, délavée et cotonneuse, elle se laisse emmitoufler par les torrents d’eau et les coups de tonnerre métalliques et flamboyants.

1 Comments:

Blogger Unknown said...

Joyeux anniversaire alors!

12:15 PM  

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