Thursday, February 22, 2007

Silence

Je ne sais pas ce que j’ai, ça fait quelques jours que je n’ai pas envie de parler.
C’est peut être du à cet affreux rhume qui me colle depuis dimanche. Au téléphone c’est tellement impressionnant que j’en abuse un peu pour que les choses aillent plus vite…. ceci dit, les petits vertiges migraineux qui m’assaillent depuis ce matin ne sont pas si simulés… peut être aussi c’est la faute à ce tournage catastrophe de mardi, on a tout eu, pas de visa, plus de camera, des accidents avant pendant et après, ça m’apprendra aussi à ne jamais être trop précise….
Peut être aussi que la découverte de colis presque piégés au petit déjeuner – et le fait que l’information toute pleine d’inexactitude soit répétée partout et lestée à chaque énonciation d’encore une approximation de plus - cette espèce de mastication de la rumeur, d’élongation étiratoire repue y est pour quelque chose.
Peut être aussi les travaux de démolition d’une très jolie maison des années 30, en face de mon bureau, me minent t ils un peu le moral – en plus d’achever de ruiner mon ouie, déjà agressée klaxoniquement tous les après midis par les chauffeurs de camions qui ne voient pas à temps l’étroitesse de notre rue et sont persuadés qu’en forçant ils passeront…

Je ne vais pas remonter jusqu'à la semaine passée – attentat matinal sordide + commémoration & drapeaux + orage à la violence sonore toute israélienne – pour expliquer ma fatigue, parce que je ne veux pas me souvenir du nombre de fois ou j’ai dit : on est un peu en suspens la – on attend de voir – mieux vaut ne rien prévoir demain - non ne viens pas ce n’est pas prudent de traverser la ville… fais attention à tes roues - allah ma3 dawalibak (que dieu soit avec tes roues : se dit quand quelqu’un se prépare à faire un long trajet en voiture) a-t-il jamais eu un autre sens ?
En fait je sais ce qui me chiffonne par dessus tout : ce matin, on devait me livrer des étagères, cadeau de mes 30 ans, à 9h00. A peu près l’heure à laquelle une caisse en bois contenant du matériel explosif (on notera le vague de la description) a été trouvée, manque de chance, apparemment sur le trajet dudit livreur. Le van a été immobilisé – fouillé par la police ou l’armée, et je n’ai pas eu mes étagères. Encore une fois, ce qui se passe dans le pays bouleverse ma minuscule existence et je trouve que c’est plus qu’assez.

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