Monday, August 21, 2006

apres guerre premiere semaine

Toujours pas possible de travailler. J’essaie de réserver un vol Beyrouth Prague, ça fait une semaine qu’on me dit d’attendre que l’aéroport ouvre, en effet ça semble plus judicieux que de faire 3 escales. Du coup je suis la …
Ce week end, j’ai vraiment vécu la schizophrénie du pays : j’ai fait la fête, avec beaucoup d’autres gens, pendant qu’une autre partie du pays faisait la fête a ses martyrs. Curieusement, les têtes d’enterrement étaient plutôt au club social. Pas de conversation possible sans les mots visas aéroport vacances. Culpabilité constante. Gaieté forcée. On parle aussi beaucoup d’oublier, de dépasser, parce qu’on n’arrive pas a comprendre ?
A cote de nous qui semblons illustrer parfaitement les perdants de la guerre, il y a des gens qui ont perdu des membres de leur famille et crient victoire. Je ne comprends toujours pas comment j’ai rien vu venir. Je ne suis pas une analyste très finaude, mais merde j’ai passé pas mal de temps ces derniers temps un peu partout dans le pays. J’ai été a la frontière israélienne au printemps avec une rouquine qui dépassait d’une tête les barbelés, a khiam on a eu des frissons, et ok on a pas traîné, dans des paysages oubliés du monde, et quand la radio captait israel, on l’a vite éteinte, mais a part ça j’ai rien vu.
C’est vrai que l’armée ne contrôlait que l’entrée dans la zone, et encore la route de la mer, et qu’après elle était nulle part, mais ça on savait tous que l’armée n’a jamais été la bas.
Les endroits fermés pendant le mois passé ont rouvert : l’alcool qu’ils avaient en stock en grande quantité probablement en prévision de l’été le plus touristique jamais vu au pays a du tourner a cause des coupures de courant et de la chaleur. Bilan : le nez dans les toilettes pour pas mal de sortis ce vendredi.
L’absence de plage rend tout le monde triste, c’est super frustrant de savoir que l’eau qui est si près est si poison.
Durant toute la semaine dernière on se disait tous : ce week end on va réaliser que c’est fini. En effet, beaucoup d’endroits étaient ouverts, beaucoup de gens qui étaient dans les montagnes en sont descendus. La ville est pleine de voitures jusqu'à aujourd’hui. Eh oui mais après ? Beaucoup de gens sont partis, beaucoup d’entreprises aussi, on travaillote en circuit ferme, en attendant… suspendus, encore, alors que tout le monde a l'air pret pour un deuxieme tour.
Hier il y a eu de l’orage, a harissa, la radio a du faire un flash pour dire que c'etaient des orages et pas des bombes. Et il y a encore des gens pour faire des feux d’artifice.

Thursday, August 17, 2006

Lexique de survie dans le neo beyrouth

Victoire : sensation de glaciation interne progressive et centrifuge, réversible parfois.
Patriotisme : don de son sang ou de celui de sa descendance, au moins, a la défense de la patrie. les dons de nature autre – témoignages, actions sociales, survie…- sont au plus de l’attachement a la patrie.
Exil : éparpillement amical. Perspectives de nids d’amis ailleurs facilitant les déplacements.
Optimisme : achat de fleurs et constitution de bouquets pour un bureau dont la principale activité est le travail.
Travailler : action de lire les journaux de guerre et apres guerre, boire du café, fumer, répondre au téléphone, répertorier tout, dans un espace dote d’ordinateurs, de generateur et d’une connection a haut débit.
Electricité : tranches de 4 heures.
Avenir : futur antérieur.
Internet : cordon ombilical.

Wednesday, August 16, 2006

victoire

Pour le moment cette victoire c’est juste un glaçon entre les omoplates.
Autour de moi, des gens hypnotisés par la ville, des papillons qui ne peuvent pas vivre loin de la lumière parlent de quitter beyrouth. On en parle comme d’une femme. C’est déchirant de penser à quitter beyrouth. Même momentanément. C’est une ville qui engendre une dépendance.
Malgré la paix, on se sent obligés de se poser la question du partir ou pas.
Voila quoi dire d’autre, peut être une rave ce week end, peut être quelques jours au fin fond de la montagne la semaine prochaine, et tous les jours une nouvelle définition a ajouter au lexique de survie dans le neo beyrouth.

Tuesday, August 15, 2006

lundi 14 aout


lundi soir, au tel avec ay, je ne peux pas m'empecher d'etre amoureuse de cette ville.
une heure apres, devant hassan, je le suis encore plus.

Monday, August 14, 2006

La paix sur la pointe des pieds

La ville bourdonne. Toujours des files aux stations. Toujours des avions au ciel. Toujours des va et viens électriques au bureau.
Toujours pas de vrai boulot.
Toujours pas la peau de mon bonhomme.
Toujours pas d’explication a ma question légitime et bien bête : a quoi au juste ça a servi, tout ça ?

Sunday, August 13, 2006

cessez donc

Ma tendance a ne porter que du noir s’aggrave. Le vent anormal et la fraicheur patriculiere de ce mois d’aout sont des questions dans toutes les bouches.
Des avions passent, pourtant la guerre est censee etre bientot finie, et je me dis que ca va ressembler a ca, la paix… regarder les taches noires aller et venir dans la baie de jounieh, survolees par des patrouilles israeliennes.
Bien sur les fetes vont reprendre en ville, après tout il ne faudrait pas faillir a notre reputation de fetards fatalistes…. on pourra juste plus aller a la plage juste après.
Ma mere, qui a fete ses 50 ans hier, n’a ete qu’une seule fois, il y a 2 ans avec moi, a tyr.
Autour de moi, des gens sous tranquilisants, de toutes natures. Une fatigue unanime. Mefiants, aussi, alors qu’il reste une dizaine d’heures de guerre a passer.
J’ai l’impression d’avoir assiste au viol d’une maitresse. Je ne dis pas amie, on peut pas etre ami avec beyrouth, c’est forcement de l’ordre de l’amour. C’est une maitresse bi et parfois peu regardante, donc, que le monde regarde se faire violer en pensant tout bas que peut etre elle l’avait bien cherche.
Voila, demain on va se reveiller les cuisses pleines de sang.

Friday, August 11, 2006

- encore plus vide que vide: mon cerveau

J’ai encore de l’eau pour laver mes cheveux, mes dents, mes vêtements et ma maison.
J’ai encore de l’électricité pour mon téléphone, mon ordi, mon sèche cheveux.
J’ai encore de l’essence pour ma voiture.
J’ai encore de l’argent liquide pour le cas ou.
J’ai encore une famille une maison un bureau.
De quoi je me plains alors ?
De trouver qu’avoir ça c’est déjà du luxe.


Les files de voitures aux stations d’essence me donnent mal au ventre. Le matin quand je vois un embouteillage, je sais que c’est ça, et ça commence. Ce matin il y avait une ambulance. Coincée. Deux voitures se sont gentiment percutées. Les policiers ont essayé de débloquer la situation. J’ai pu passer, l’ambulance n’a pas pu bougé.
J’ai été au supermarché. Pas si vide que je pensais.
Je suis arrivée au bureau juste a temps pour l’explosion matinale. Je remarque que les murs tremblent plus que nous.

Je n’aime pas m’habituer. Je n’aime pas avoir intégré cette guerre a ma routine. Je n’aime pas faire comme si de rien n’était. Je n’aime pas me punir parce que j’ai encore certains luxes. Je n’aime pas me mortifier quand je sors. Je n’aime pas justifier mes sorties par un prétexte économique. Je n’aime pas souhaiter dormir jusqu’a la fin de tout ça. Je n’aime pas me plaindre. Je n’aime pas qu’on ne me demande pas comment ca va pour nous, ici.
J’oscille entre tous ces sentiments et c’est épuisant.
Je n’aime pas qui je deviens.

sur un autre plan, ce constat: tout le monde prend quelque chose de chimique pour tenir…

Thursday, August 10, 2006

vite vite

Aux flancs de Beyrouth il y a une mer en deuil, et un énorme abcès de cendres. Dans Beyrouth il y a des gens qui se demandent si pendant leur sieste les villes se sont encore éloignées les unes des autres.
Tous les jours, on récite notre nouvelle géographie, toute faite de cols et fleuves plus infranchissables qu’au moyen age.
Tous les jours, ailleurs semble plus loin. Encore plus étouffant qu’ici. Hier je voulais partir, aujourd’hui je me demande où, pourquoi, comment. Où je vais trouver assez de place pour ma nostalgie et ma rage ? Il suffit d’une demi journée de calme pour m’envisager ici en fait… viscéralement perdue…

Petit déjeuner beyrouthin

Café - cigarette – télé : extraction de cadavre embétonnées en temps réel au marteau piqueur - gym - pétard – radio : encore un mois - douche - départ.

Voiture - téléphone paternel pessimiste poussant a l’élaboration d’un plan de repli stratégique pour ses filles - un peu d’embouteillage rassurant (pas aux stations) puis fatiguant (aux stations ou les télés font des interviews) – un klaxon - places de parking au choix.

Boulot – tentative de réservations de vols de damas a n’importe ou – liste d’attente – coupures de courant – air conditionner ou printer, il faut choisir – les gens a l’étranger qui me disent qu’ils sont en vacances m’énervent.

Nouvelles – lâcher de petits papiers au dessus de la ville (les manachirs de l’aube) - lâcher de bombinettes au dessus du phare – géographie : le Liban nouveau fera dans les 7839 km2.

Dehors – voitures pressées de quitter la ville – rues vides - etc

Tuesday, August 08, 2006

mardi 8 aout?

Ma salle de bains est un espace ultra sonore.
C’est comme si ma salle de bains était au milieu du salon de mes voisins.
Télé, ragots matinaux, tric trac, disputes, cafés, enfants. Bruits d’avant guerre du premier étage, maintenant enrichis de ceux du 2nd.
Moi je suis au 3eme, mais d’un autre immeuble, presque mitoyen.
Au second, donc, ils sont 3 ou 4 garçons, jeunes, sans parents, jamais d’accord, accros a haifa et a son abondamment commenté magnifique derrière. De ces deux étages, les émanations d’histoires scabreuses chuchotées, les pincements des taquineries, l’impatience, et la promiscuité, font que je peux dire que quotidiennement, je communique avec les au-delà.

Dans une ville qui a peur du noir, qui en temps normal n’éteint jamais tout a fait quand elle finit par s’endormir, tout le monde a assimilé le silence le vide et le noir. Ca fait des rues sans fonds, intimidantes, ou on murmure en marchant.
Ca nous transforme en moucherons, qui se cognent aux reflets des verres qu’on surconsomme pour faire tourner l’économie.
Hier je me suis vue dans une vitrine – vide et poussiéreuse et écrasée d’un soleil injuste – et je me suis crue à Berlin en 44. La longueur de la jupe, le relevé bombé des cheveux, le fossé mauve des cernes, la pâleur cireuse de la peau, la goutte de sueur entre les seins, le compensé des talons, le poids des avions surtout quand ils ne volent pas, l’air des gens autour, vide et tendu, épuisés, essorés, comme le kleenex tordu de siniora…
Pourtant aujourd’hui a succédé à une nuit calme. Aujourd’hui a lui-même aussi été calme. Jusqu'à ces deux dernières explosions.


Aujourd’hui, Beyrouth est à 3 jours de voyage de presque toute l’Europe.

Sunday, August 06, 2006

Arithmétique du massacre

Qui aurait cru qu'on en avait autant, des ponts? Et des belles choses a pleurer... et des jals d'olivier plein de coquelicots au printemps? a la place il y maintenant un tas de cendres fumantes, et suffisamment de phosphore pour que les 10 générations d'olivier qui viennent soient bleus a pois jaunes...
et que les poissons aient 3 têtes.

Dans tout ça je ne sais ni ou ni quand je pars, mais je sais que je le fais. Je suis fatiguée d'en parler, de défendre l'idée de partir - pour mémoire il me semble que tous on a caresse l'idée de quitter Beyrouth dans un passe proche, tous on a étouffe de cette vie si provinciale et si dallas.
Si je n'ai pas une âme de martyre, pourquoi on veut me l'inculquer de force? Si je ne peux pas travailler ou je suis? Si je ne peux pas me déplacer?
Je sais que je tenais a quelque chose - l'indolence souriante - qui va peiner a reexister a beyrouth.
Ces derniers jours, je porte mon insouciance comme un gilet pare balles.

Saturday, August 05, 2006

Il suffit d’un rien

Pour qu’aujourd’hui ne soit pas comme hier.
Un peu de vent. Un peu de sommeil. Un réveil sans réveil téléphonique ou bombesque ou informatif ou voisinal. Un réveil toute seule, au vent.
Pour qu’hier puisse n’être pas fini, en fait.
Une chaîne de tele. Quelques infos qui passent en arabe super vite – que le matin je comprends subliminalement. Quelques images de la nuit super violentes. Beaucoup de morts de blesses de survivants gris un peu rouge hurlants.
Pour qu’aujourd’hui je sorte vite de chez moi.
Ménage.
Pour que je n’aille pas au sporting.
De tous petits boutons sur le menton depuis que j’y ai été la semaine passée. De toutes petites émanations mazoutées. Un petit sentiment de décence.
Pour bouger.
500 dollars en voiture 50 dollars en bus – prix d’avant la destruction des 4 ponts.
Pour mourir.
Un jogging. Un pont. Un avion. Alignés.

Friday, August 04, 2006

rien

Depuis ce matin je me sens bonne a rien, et surtout empêchée de tout. Aujourd’hui officiellement j’étouffe... Encore une journée d’inutilité absolue. Rien a dire, rien a faire, rien aux infos – après ce matin ce serait dur – rien au bureau rien dans les rues rien dans la tête.
Réveil stupéfiant, trop tôt, précédé d’une nuit méchante, peuplée de gens et de sons, de vrai et de cauchemar.
Me voila trop tôt au bureau, ou rien ni personne ne passe.
De site en blog je passe la matinée. Puis je m’énerve toute seule, humiliée.
De rien pouvoir penser. Rien faire. Même pas aider.
Et comprendre alors ?
Juste bonne a tendre l’oreille, sourire quand j’ai bien deviné le drone, a me gaver d’infos, sans sentir ma scoliose s’aggraver, a compter ceux qui partent, a penser que ça va finir par être moi bientôt.

.......

L’électricité revient, je branche tout ce qui peut l’être.
Ma sœur continue a pâte à modeler sur le balcon dans le noir.
A un moment j’ai cru voir quelque chose bouger dans le ciel. Comme ça n’a pas fait de bruit, on a en a déduit que c’était une étoile filante, et tous fait un vœu.
Of s’en va, je monte arroser les plantes chez mon voisin, qui est au caire, et pour plus longtemps que je ne pensais apparemment. Le bruit et le nombre de tours de clés pour ouvrir. La résonance de l’escalier derrière moi et de l’appart devant. Ses plantes vont bien, moi mon cactus est mort pour la 8eme fois, et cette fois ci je l’ai jeté, il aura plus de chances de survie en milieu poubellesque que chez moi.

Je ne sais pas ce qui me soulagerait le plus à cette minute. L’avion ? La paix ? La bombe ? Le coup de fil de l’état d’israel ?
Les sons n’ont plus aucune hiérarchie. Comme ils sont nimbés d’un silence qui lui-même ronronne, il n’y a plus d’échelle, peu de sons se produisant concomitamment. Et quand on dort, on éteint tout. Ou on passe la nuit a confondre air conditionne et avion, ventilateur et avion, voiture qui passe a sassine et avion.

De plus en plus, je sens que je vis les « derniers jours que je pourrais y vivre » de cette ville. Pas dans le sens ou elle va disparaître, plutôt – encore une fois – mon fameux mode de vie ici. La possibilité de ma vie comme elle était avant - après. Où même pendant, vu que pendant dure.
le temps n’en finit pas de se suspendre.
En attendant, j’ai décidé de ne sortir que les vendredis pairs de la guerre – le 2nd le 4eme le 68eme… jusqu'à ce que paix s’ensuive.

Thursday, August 03, 2006

10 minutes de concentration quotidienne

c'est tout ce que je peux faire aujourd'hui...

Wednesday, August 02, 2006

Soirée au coin du feu

Ma sœur fait des salutations au soleil devant le port. Je regarde ARTE en tricotant. Dans mon verre, la vodka transparente se sépare doucement du jus rose, ça fait flotter la paille noire.
Beyrouth, au final, c’est le mauvais exemple de la région. C’est comme une femme trop intelligente et trop libre, on dit que ça effraie les hommes. Quand une ville mêle ce niveau de compétence à ce raffinement festif, cette liberté a l’insouciance ravageuse, elle doit crever. Comme on ne peut pas changer, le mieux qu’on puisse faire c’est disparaître. Je viens de lire un article dans libération qui dit en substance qu’israel réalise en ce moment même le vieux rêve du monde arabe totalitaire, ecraser Beyrouth la permissive.
Est-ce qu’on est les seuls a pleurer un paradis perdu ? est ce qu’on en a assez profite ? (On : les gens comme moi/ a quantifier)
Les premiers avions passent, ça soulage. Ce soir, on va enfin voir de quoi c’est fait, une première puissance militaire régionale…

J’ouvre le frigo, je sors une tupperware, j’ai les pieds mouillés. La fonte des glaciers commence dans mon frigo. Je serpille et retourne donc tricoter.

Tricoter : activité qui vise a transformer un ensemble de fils de laine organisés en pelote en un objet ayant une fonction le plus souvent vestimentaire.

Tricoter une écharpe : processus optimiste puisqu’en août 2006, a Beyrouth, il signifie :
1- que l’hiver s’envisage
2- que les trous dans ladite écharpe sont un parfait ancrage dans la réalité du moment, comme la reflection – incarnation de cet espace temps si vernaculaire. Métaphoriquement, ces trous parlent.

Je croyais que le temps était linéaire. Mais apparemment dans ma région du monde, on maîtrise la science du saut spacio temporel. De sorte que je peux dire : « Le temps prend son temps en ce moment au Liban ». Olmert aussi.

Tuesday, August 01, 2006

Alors c’est ça la guerre ?

Des que j’essaie d’oublier, de mener la même vie qu’avant, le noir dans la rue me rattrape. Hier j’ai marche de chez moi jusqu'à gemmayze, avec Mi et ma sœur. On a croise 4 groupes de 3 personnes, comme le notre, et c’est tout. Les voitures allaient super vite, et nous au milieu de la chaussée, parce qu’on y voyait mieux, c’est terrible de marcher dans une crotte de chien en sandales…
Bref, au dragonfly, on se retrouve a plein, on se dispute amicalement sur notre soutien ou non a hassan, sur le terme de tout ça -on fume trop tous- la possibilité de s’entendre avec les israeliens, la probabilité de la survie de notre mode de vie, on boit – pas assez - des cocktails roses mais amers.
Apres l’heure du crime vient l’électricité, on en profite pour attraper quelques infos, rien de méchant ne s’est passe… on dort, ma sœur et moi.

Alors pourquoi ce matin ce réveil ? Nouvelles alarmistes, réservistes massés aux frontières, possible invasion par le port – mais merde mais c’est en face de chez moi ça…. Est-ce que si je me déshabille sur mon balcon, et que je roule des pétards, les israéliens vont voir que je ne suis pas une hezobollahette ?

Le bip bip de mon ups au bureau s’arrête enfin, mon ordi va lui aussi rendre l’âme très bientôt, ou va-t-on ?
Déjeuner pour le moment….

Et pas n’importe ou, encore moins n’importe quoi… j’emporterais partout le goût du fondant de BREAD. Voila, j’ai comme mes parents maintenant mes propres souvenirs d’avant guerre…
Je ne parle pas assez de la paresse de ces après midi, de cette faculté qu’on a tous développée a se mettre en sous régime, du rien a faire qui maintenant va se compliquer d’un pas d’essence pour… des machines et de l’elec, qui deviennent proprement cauchemardesques, des sms qui mettent des siècles a arriver, du pessimisme ambiant que même les chats sentent.
A partir de 2- 3 heures, la ville se vide, on vit terrés comme des rats, a attendre tous tendus le grondement des avions, a compter les heures, a dormir trop – 1er symptôme de la dépression…

Voila, ça ressaute alors je m’en vais, attendre les israéliens sur mon balcon silencieux, dans mon quartier d’arméniens, en principe pas concernes par cette guerre pour le moment….